- confrère
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• XIIIe; lat. médiév. confrater♦ Personne qui appartient à une profession (généralement libérale), à une société, à une compagnie, considérée par rapport aux autres membres. ⇒ collègue, consœur. Mon cher confrère. Médecin estimé de ses confrères.confrèren. m. Personne qui appartient à la même profession intellectuelle, à la même société savante (que la personne considérée). Un médecin estimé de ses confrères.⇒CONFRÈRE, subst. masc.A.— Personne faisant partie d'un corps social, considérée par rapport aux autres membres de ce corps. De confrère à confrère, les éloges sont des certificats de ressemblance (P. BOURGET, Essais de psychol. contemp., 1883, p. 212).— P. anal. Celui ou celle qui, par sa nature ou sa condition, se trouve dans une situation commune à d'autres. Mes confrères les humains (JOUY, L'Hermite de la Chaussée d'Antin, t. 3, 1813, p. 216). Les maris ne connaissent qu'un ennemi (...) le célibataire (...) l'affreux célibataire (...) Tandis qu'un homme marié (...) c'est un confrère, un allié (E. LABICHE, J'ai compromis ma femme, 1861, p. 135).♦ P. anal. et p. plaisant. [En parlant d'une chose] Il n'y a qu'un bol. En attendant son confrère de Prisunic, celui-ci fera l'affaire (H. BAZIN, La Mort du petit cheval, 1949, p. 212).— P. métaph. L'amour légal le prend toujours de haut avec son libre confrère (MAUPASSANT, Contes et nouvelles, t. 2, Boule de suif, 1880, p. 123).B.— En partic.1. Celui qui appartient à une société religieuse, considéré par rapport aux autres membres de cette société. Le père Maimbourg, poussé par ses confrères jésuites, se déchaîna (SAINTE-BEUVE, Port-Royal, t. 4, 1859, p. 273) :• 1. Les paysans redoutaient l'abbé Blanès comme un grand magicien (...). Ses confrères les curés des environs, fort jaloux de son influence, le détestaient.STENDHAL, La Chartreuse de Parme, 1839, p. 17.— P. anal. Celui ou celle qui appartient à une association de bienfaisance placée sous un patronage religieux. Confrère de Saint Vincent de Paul (cf. confrérie A et conférence B 2 b). Attesté ds Ac. 1798-1878, BESCH. 1845, DG, GUÉRIN 1892, QUILLET 1965.2. Membre d'une compagnie, d'une société artistique, littéraire ou savante. Mon savant confrère à l'ancienne académie celtique (NODIER, Jean Sbogar, 1818, p. 84). Agréez, Monsieur et cher confrère, l'assurance de mon affectueuse considération (BALZAC, Correspondance, t. 3, 1839, p. 604) :• 2. Cette volonté d'être libre, qui est le « mens divinior » de l'écrivain, vous l'avez, monsieur, aussi je suis certain que, dans un avenir qui m'est inconnu, nous pourrons bien avoir quelques dissidences comme collègues, mais que, comme confrères nous nous serrerons toujours la main.HUGO, Correspondance, t. 2, 1862, p. 370.— HIST. MÉDIÉV. Les confrères de la Passion. Association de personnes laïques qui se consacraient à la représentation de drames sacrés et, en partic., du mystère de la Passion. Le privilège exclusif des confrères de la passion ne s'étendait qu'aux mystères (SAINTE-BEUVE, Tabl. hist. et crit. de la poésie franç. et du théâtre franç. au XVIe s., 1828, p. 177).C.— P. ext.1. Celui ou celle qui fait partie de la même corporation professionnelle ou qui exerce la même activité indépendante que d'autres membres de cette corporation. David avait maintenant trois avocats de Paris, venus disputer la cause à leurs confrères de Lille (VAN DER MEERSCH, Invasion 14, 1935, p. 464). Je suis médecin, madame, et j'attends ici un de mes confrères (CAMUS, Un Cas intéressant, adapté de D. Buzzati, 1955, 1er temps, 4e tabl., p. 644) :• 3. Parmi ses confrères de journalisme ou d'académie, qu'émeut favorablement le vaste escalier de son hôtel de la rue de Luynes, il passe assez pour grand seigneur.BERNANOS, La Joie, 1929, p. 536.Rem. On rencontre un emploi p. plaisant. fam. Ma chère confrère (adressé à une femme écrivain) (cf. FLAUBERT, Correspondance, 1861, p. 445) :• 4. À Mademoiselle Leroyer de Chantepie. Croisset, 18 mai 1857. Je suis bien en retard avec vous, mon cher confrère et chère lectrice.FLAUBERT, Correspondance, 1857, p. 180.— Confrère en, confrère dans + subst. désignant une spécialité scientifique. On ignore que M. Zola est confrère de Ledrain et d'Oppert en assyriologie (J. PÉLADAN, Le Vice suprême, 1884, p. 184).2. P. méton. [En parlant d'un quotidien] Notre confrère « Le Signal » publie, à ce propos, un numéro tout de notes historiques sur ce grand événement de notre histoire (CLEMENCEAU, L'Iniquité, 1899, p. 396).Prononc. et Orth. :[
]; au fém. consœur [
]. Admis ds Ac. 1694-1932. Au fém. on dit consœur quand il s'agit d'une ou plusieurs femmes considérées par rapport à une ou plusieurs femmes de la même association. Mais on dit mon ou ma confrère quand il s'agit d'un membre (femme) appartenant à une confrérie comprenant des hommes et des femmes (cf. GREV. 1964, § 264). Étymol. et Hist. Ca 1260 « membre d'une même profession » (Livre de justice et de plet, éd. Rapetti, p. 9). Dér. régressif de confrérie sur le modèle de frère; cf. lat. médiév. confrater (XIe s. ds NIERM.). Fréq. abs. littér. :1 325. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 1 380, b) 2 453; XXe s. : a) 2 233, b) 1 799.
confrère [kɔ̃fʀɛʀ] n. m.ÉTYM. XIIIe; du lat. médiéval confrater, de con- (cum), et frater « frère », d'après frère.❖1 Personne qui appartient à une société, à un corps, à une compagnie, considérée par rapport aux autres membres de cette société… ⇒ Collègue (cit. 1); consœur (→ Perceptible, cit. 2). || Mon confrère de l'Académie. || Le confrère, les confrères du professeur X. || Des confrères dans une discipline, en… || Mon cher confrère. — Membre d'une même profession libérale. || Mon confrère du barreau. || Médecin estimé de ses confrères.1 Le médecin Tant-pis allait voir un maladeQue visitait aussi son confrère Tant-mieux.La Fontaine, Fables, V, 12.2 Des confrères font partie d'un même corps ou ont la même profession. C'est le titre que se donnent les prêtres (…) les membres d'une académie, les avocats, les médecins, les comédiens, les artistes (…)Lafaye, Dict. des synonymes, Associé, collègue, confrère.♦ Personne qui est dans une situation identique (à une ou plusieurs autres). ⇒ Associé, compagnon.3 Blaireaux, renards, hiboux, race encline à mal faire,Pour l'exemple pendus, instruisaient les passants.Leur confrère aux abois entre ces morts s'arrange.La Fontaine, Fables, XII, 23.♦ ☑ Loc. (vx). Confrère de la lune : mari trompé.2 Personne appartenant à une confrérie religieuse. — Hist. littér. || Les confrères de la Passion : association médiévale organisant la représentation du mystère de la Passion.REM. Confrère a normalement pour féminin consœur. Il peut arriver cependant que l'on emploie confrère au féminin (une confrère), ou au masculin pour une femme (son confrère le docteur Madeleine X). Aux XVe et XVIe siècles, on a utilisé une forme confréresse, pour désigner les membres féminins des confréries religieuses, et des corporations professionnelles.
Encyclopédie Universelle. 2012.